Бартенев П. Осмнадцатый век Исторический сборник Книга 3
 
 
 
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Бартенев П.
Осмнадцатый век
Исторический сборник
Книга 3
стр. 465


M-r labbe Gamier confeesear de M-r Voltaire donna

Le cure avait obtenu de la garde du malade quelle tiendroit registre de lout ce que Voltaire avait profere contre la religion pendant sa derniere mala-die en sorte que la garde eut ete entendue en deposition avec dautres temoins affides si quelquun eat presente rfiquete an Parlement.

Les devols regardent comme un coup de la Providence et un miracle que les circonstances ayent deplace Voltaire pour le faire mourir a Paris et donner ce spectacle de reprobation de son corps a la barbe de la pbi-losophie moderne. On na point dexemple en ce siecle dun abandon de ca-davre.

aussi nn espece de certfficat de confession. Apres quoi ces deux pre-tres se rdtirerent. Ceci se passa entre six et sept hears du soir. M-r de Voltaire appella quelque terns apres un de ses anoiens domestiqoes lui prit la main lui dit adieu et ajouta dune voix tres distacte: IVenez soin de Maman cest ainsi quil appelloit M-me Deny sa niece. Ce sont les derniers mots quil ait prononces. П. mou-rut ce jour meme a dix beures trois quarts du soir au milieu des pleurs et des regrets sinceres de ses parens et de ses amis. Sa porte etoit investie dune foule de people de bourgeois et de gens de qualite qui envoyoient sans cesse on venoient eux memos sinformer de sa sante les uns par curiosite les autres par interet. Plusieurs heurs apres quil eut rendu le dernier sonpir on le fit ouvrir afin de Iembaumer. On lui trouva toutes les parlies fort saines a leiception dun peu de pus dans le vesicule du fiel et de la vessie qui dans toute son etendue etoit remplie de pus. Lesto-mac se trouva aussi paralyse. Cet accident avait ete cause par la grande quantite dopium quil avait prit et qui avait pour ainsi dire relache et brise tons les ressorts de la machine. Lorsquon ouvrit le crane on lui trouva le cerveau dune grandeur considerable. Le jeune chi-rnrgien qui fit cette operation fut etonne de cette quantite de cer-velle il temoigna sa surprise et son admiration a cet egard et ne pouvoit se lasser de regarder ce phenomene avec des yens interdits; il demauda meme la permission de garder le cervelet desirant con-server precieusement quelques restes de ce grand bomme. M-r le Marquis de Vilelte demanda son coeur pour le mettre dans une chapelle de leglise de sa terre; on le lui accorda. A legard de cette enorme quantite de cervelle cest une remarque presque constante que les hommes dun grand esprit ont le cerveau dun volume beaucoup plus considerable que les hommes ordinaires.

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